Thursday, November 06, 2008

La Sainte-Défaite

Toutes les vidéos sur notre lien là à droite juste ici là. A droite. c'est marqué là.

Après la mauvaise idée du championnat NO-GI de la FFL, où notre héros national s'était rotatoirement entorsé le genou, les suivants de ce dernier dans la guerre tatamiesque sans merci qui se déroule entre les types qui n'ont pas les mêmes couleurs de kimono, avaient décidé de se rendre à un championnat lointain et puant, j'ai nommé le championnat de la Coupe de la Barre.
Le nom était bien sot en lui-même. C'est ainsi que huit types décidés, se rendirent fort peu préparés à Antibes pour la première sortie annuelle de l'équipe Aranha.

Alors que je cheminais de bon matin sur l'A8 pour rejoindre mon équipe de bras cassés, à bord de ma mercedes cabriolet Porsche à turbo essuie-glace bi-directionnel bio, je faillis ne pas reconnaître la Sainte-Victoire chère à Cézanne. Heureusement un panneau des ASF marron hideux où quelqu'un avait voulu reproduire un tableau du peintre le plus excellent de son temps, ce qui n'est pas peu et surtout n'a rien à voir avec notre propos, me l'indiqua. La Sainte-Victoire.
Je zieutais. Tchi-walou comme on disait dans les cours de récrés. Un épais nuage barrait le sommet de la belle et ne laissait apercevoir que ses premiers contre-forts.
Présage funeste? Habitués à lire les lignes de la main dans le marc de café sur les parking des centres commerciaux, j'accélérais l'allure déjà héroïque afin de remettre le destin sur son rail.

Sur place, on se rendit compte combien l'indigène était laid et sans culture. A midi, les inscriptions qui avaient déjà étaient faites anticipatoirement par la magie d'internet, et pour gagner du temps, n'étaient toujours pas terminées. Visiblement l'indigène était aussi organisé qu'une troupe de hyènes à l'approche d'une charogne puante.
Qu'à cela ne tienne, nos braves se distrayaient en jetant des cacahuètes à la mort aux rats sur leurs adversaires. On distinguait même quelques italiens aux yeux cernés auxquels ils jetaient alors des cacahuètes au Chianti, roulés dans du jambon de Parme mi-cuit.

Les heures passaient.

La troisième semaine, les combats des ceintures blanches débutèrent.
Eric "le suedois qui se fait passer pour un Americain qui ne craint pas les Républicains" lutta le premier, ceignit son adversaire dans sa garde infranchissable et tenta diverses choses tandis que son coach lançait dans un anglais approximatif qu'il croyait être du suédois courant, des conseils incompris. Il s'inclina avec talent.

Ce fut ensuite le tour de Pedro "Je pète la gueule à tout le monde". Il fit honneur à son surnom jusqu'en demi-finale, où, après avoir étranglé ses adversaires comme s'ils fussent des insectes, il rencontra un type aux yeux fermés que l'on soupçonnât d'être Yoda ou le fils de Bruce Lee réincarné. Il prit le dos et retourna Pedro comme les blés avant de gagner aux points une palpitante lutte.



Arriva le tour de Guillaume "l' homme sans genoux". Un début de combat intelligent malgré lui, et, menant aux points, le voilà pris dans un triangle ajusté qui le contraint à l'abandon.

Le deuxième mois touchait à sa fin lorsque les ceintures bleues s'échauffèrent et que cette chiffe de Julien "l' homme qui allait à l'autre bout de la France pour rien", s'automutila en s'échauffant. Il abandonna, vaincu par lui-même. On avait tout vu.

Rémi "la bonne blague" ne l'entendait pas de cette oreille. Grâce à un coaching sans faille, et à la volonté de prendre le maximum de triangles dans sa carrière, il gagna son premier combat 2 à 0.
Son adversaire vraisemblablement effrayé par cet être qui ne craignait pas la soumission, ne se présenta pas lors du quart de finale, ce qui propulsa Rémi en demi contre notre éminent ami grenobleois, le jeune Max "Pousse toi de là que je m'y mette". Ce dernier poussa deux fois Rémi pour s'y mettre en finale et s'imposa 4 à 0 au terme d'une lutte âpre et disputée.

Mais alors que l'année touchait à sa fin, les bleues master s'approchaient pour combattre. Deux de nos plus beaux gabarits plombaient la catégorie et on riait sous cape en pensant au podium qu'ils allaient surmonter. Ils seraient beaux les Damien et PAddy en haut du podium. C'étaient sans compter sur les aléas du jiu-jitsu, sport improbable et imprévisible.

Après une domination sans partage, DAmien remportait son premier combat, tout comme PAddy. En demi, Damien affrontait un italien hirsute aux bacchantes elvistiques.
La tuile.
Ce grognard de la première heure opposa un debout rude et implacable au judo de Damien, tandis qu'il passait inexorablement la garde de notre recrue. Rien à faire. De son côté, PAddy se jetait la tête basse dans un anaconda, ce qui est une faute de goût en kimono. Mais l'arbitre ne disqualifia pas son adversaire pour inesthétisme, ce qui est bien dommage.

Tandis que nous prenions de l'âge en attendant le combat de Pierre le Punk, votre serviteur se décida à aller hâter le processus afin de rentrer dans nos ménates ou pénates, je sais jamais, avant que nos enfants soient plus âgés que nous-mêmes. Pour ceux qui en ont j'entends.
Quelle ne fut pas notre surprise en apprenant que la catégorie à Pierre le punk avait été squizée sans autre formalités !?! En bon punk Pierre arracha quelques strapotins, récupéra sa mise, pissa sur les tatamis et envoya des doigts rageurs à qui les méritaient.
Nous pouvions nous en aller fourbus, mais satisfaits de notre journée, malgré la demi-teinte des résultats : aucun champion, quatre médailles de troisième pour huit têtes, si le calcul est bon ça fait une demi médaille de troisième par type soit une place de sixième pour chacun.
Ce qui est mauvais.
Nul.
La prochaine fois va falloir à faire mieux. Ou alors foutre le sélectionneur dehors.

2 comments:

ASB said...

Même si on comprends rien au football j'adore ces commentaires complètement typiques, enfin atypiques, ou plutôt typographiques.
loutrela

Anonymous said...

pour tous les intéressés, voila le lien pour mater nos "exploits" d'antibes :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/sapasspas